Jules - Didier Van Cauwelaert
Jamais aussi simples qu'ils n'y paraissent, les personnages de l'auteur nous entraînent une fois de plus dans une aventure rocambolesque et touchante. L'humour toujours très présent n'enlève rien à la gravité de certains sujets abordés. Une vraie réussite, une fois de plus ! Valérie
Le puits - Ivan Repila
Deux frères sont tombés dans un puits. On dirait le début d’une blague et pourtant il suffit de se mettre à leur place pour que notre sourire s’efface. Survient alors pléthore de questions : comment sont-ils tombés tous les deux dans ce puits ? Combien de temps y resteront-ils ? Survivront-ils ? D’un côté nous avons le grand frère courageux et protecteur, de l’autre le petit frère faible et apeuré. Lequel des deux seriez-vous ?
Fiona
La disparition du nombril - Emilie De Turckheim
Emilie est enceinte : c’est le petit trait bleu qui le dit. Commence alors un journal, celui de sa grossesse, petite porte entrebâillée sur l’intimité de l’auteur, ses amis, ses amours, son passé, son présent, et ce petit futur qui grandit au creux de son ventre.
C’est drôle, cynique, poétique, triste, joyeux… comme la vie qui s’égrène au fil des semaines.
L’occasion de découvrir un auteur à l’écriture poétique, lumineuse ou incisive !
Caroline
Les chevaux célestes - Guy Gavriel Kay
Un impressionant voyage vous attend : grâce à l'inspiration asiatique et historique (Chine du VIIIème siècle) de ce très beau roman, mais aussi grâce aux personnages, subtils, épais, qu'ils soient attachants ou détestables. La langue est belle, la poésie omniprésente. Grandiose !
Caroline
Amélia - Kimberly McCreight
Un thriller haletant rythmé alternant entre le récit de Kate et les correspondances internet et téléphoniques d'Amelia. L'intrigue est bien construite et les suspects nombreux, ce qui ménage le suspens jusqu'au bout !
Anne-Charlotte
L'avenir nous le dira - Mira Maguen
Une écriture simple, mais belle, alerte et pleine d'esprit ; un récit polyphonique émouvant, entre rires et larmes, coups du sort et espoir. Le roman aborde les thèmes de la vie de famille, du handicap, de la culpabilité, de Dieu…
Florence
Les cerfs - Veronika Mabardi
Nous voyons tout par le biais de la petite Blanche, spontanée, curieuse et observatrice, mais ce n’est pas parce que c’est un enfant que ses pensées sont niaises. Blanche comprend bien plus que les adultes ne le croient. Elle a grandi trop vite et ne sait plus ce qu’il faut dire ou non, comment se faire comprendre mais elle sait que la forêt et les animaux la comprennent, ils sont comme elle. Ce roman est une ode à la nature et aux animaux, calmes et attentifs, toujours présents, jusqu’aux nombreuses illustrations d’Alexandra Duprez qui accompagnent le roman. Fiona
Un livre qui parle du suicide et de la dépression mais aussi de l'amitié et de l'amour. Il dévoile ce que c'est d'être un peu différent lorsqu'on à 16 ans.
Fordetroit - Alexandre Friederich
L’auteur ayant séjourné à Detroit nous expose ses déambulations entre bâtiments aux vitres cassées, calcinés ou abandonnés et ses rencontres avec les autochtones. Des habitants débrouillards et accueillants dans cette ville où la pauvreté est omniprésente et où, néanmoins, subsistent les différences entre pauvres et [un peu] moins pauvres, les ségrégations raciales et où le taux de criminalité est le plus élevé des Etats-Unis. Entre drogue, alcool, chômage et fast-food, l’ennuie guette.
« Ce n’est pas si dangereux. Il suffit d’adopter la « street smart attitude » : avoir le cœur léger et pas un sou, affecter un sourire, pas un sourire figé ou théâtral, mais béat, quasi idiot. »
Fordetroit est une réflexion poétique et optimiste sur l’avenir de la ville et surement celui de l’humanité puisque pour l’auteur, à Detroit, la fin du monde a déjà eu lieu.
« L’écriture capte la laideur et tente sa transmutation. Elle touche au sublime. L’art est la seule issue. » Fiona
Les enfants de Dimmuvik - Jón Atli Jónasson
Une femme âgée se rend à l’enterrement de son frère. Des souvenirs de son enfance se mêlent alors à la cérémonie. Elle a grandi à Dimmuvík en Islande, dans « la crique » qui nous apparaît d’abord comme le terrain de jeu de ces trois frères et sœurs. Au fil des pages, ce lieu devient une descente aux enfers. Cette enfance a lieu dans les années 1930 et leur vie, tiraillée entre la faim, la misère et la folie, est déjà difficile et malheureuse. Ce roman nous confronte à notre confort européen actuel et nous interroge sur la vie et son utilité, nous questionne sur la religion et son aide à surmonter les malheurs et la difficulté, liés à cette époque ou à la nôtre encore.
Fiona
Quatre par quatre - Sara Mesa
Quatre par quatre est un roman fort, empli de violence et d’angoisse croissant au fil de la lecture. Cette fable cruelle met en exergue une nature humaine perverti et manipulatrice qui crée des disparités profondes entre les classes sociales. Ce système clos s’opère au sein du Wybrany College mais s’étend aussi à la ville la plus proche. Ou alors est-ce le contraire. L’auteur ne décrirait-elle pas la pesante atmosphère qu’elle ressent dans son propre pays ? Quand la signification du titre vous sera dévoilée à la fin du roman, vous aurez certainement envie d’en parler, vous aussi… N’hésitez pas à nous faire part de vos impressions de lecture !
Fiona
Bianca - Loulou Robert
« L’abus de tristesse est dangereux pour la santé, docteur. » Bianca est une jeune fille très intelligente et lucide par rapport au monde qui l’entoure. Pour elle, il n’est que névroses, alcoolisme et illusions. On pourra penser ce que l’on veut, elle n’en démordra pas : entre sa mère alcoolique, son père absent et froid et son inquiétante étrangeté, il est difficile de se faire une place. C’est cela que nous la suivons à l’hôpital psychiatrique. « Le magasin des peines est rempli. Il n’y a qu’à choisir. » Ce roman est une réflexion clairvoyante sur le fait de grandir, de quitter le corps et l’esprit de l’enfance, d’appréhender la mort, et l’amour aussi... L’auteure, dont c’est le premier roman, pointe du doigt la dictature du bien-être et nous autorise à nous sentir décontenancés par tout ce qui nous entoure tout en nous rappelant que le plus important est de vivre et de relativiser. Une dernière chose : l’éditeur n’a visiblement pas jugé utile de relire le roman, il est donc truffé de fautes et de détails incohérents qui, heureusement, ne gênent pas la lecture. Saurez-vous les reconnaître ? Fiona
Paris-Brest - Tanguy Viel
Très belle écriture et scénario exellement ficelé pour ce roman de famille qui nous fait vivre au plus prés les héritages et tensions familiales …Je l'ai dévoré !
Apache - Guillaume Guéraud
Professeur à Lille 3, Alex W. Inker étudie le lien entre le 7ème et le 9ème art dont il a fait une merveilleuse synthèse dans cette BD au format à l’italienne et à l’atmosphère chaude des trois couleurs de son dessin : noir, blanc et orange. Avec un scénario à tiroirs à l’ambiance post-première guerre mondiale, un récit rythmé et une intrigue aux multiples rebondissements, Apache nous livre un huis clos de 4 personnages qui ne ressortiront pas tous vivants de cette aventure. Fiona
On ne sort pas indemne de cette lecture. J’ai d’abord cru ne pas être choquée, m’être attendue à plus glauque, avoir déjà lu plus violent. Certaines lectures antérieures furent similaires mais ce roman m’aura tout de même laissé un arrière-goût amer inattendu. Un triptyque régit la lecture : l’emprise de l’homme (au sens masculin) sur la narratrice, la violence de New Delhi et la découverte de la sexualité et de la spiritualité. Belle leçon de vie écrite par une femme dans une Inde conservatrice. Deepti Kapoor signe ici un premier roman de qualité.
Au bonheur des lettres : recueil de courriers historiques, inattendus et farfelus - Iggy Pop, Fidel Castro, Jack Kerouac et al.
Les rares courriers que nous recevons aujourd’hui sont assez tristes. Les cartes postales et faire-part restent les seuls créatifs et joyeux que nous aurons entre les mains. Ce recueil de lettres nous montre à quel point la correspondance fut importante, drôle ou parfois décisive avant d’être remplacée par les mails. Un tourbillon de personnages, célèbres ou inconnus, d’époque et d’histoires différentes, s’offre à vous. Si vous avez la curiosité de l’ouvrir pour en feuilleter quelques-unes, vous ne pourrez pas vous arrêter avant de les avoir toutes dévorées ! Fiona
Oink : le boucher du paradis - scénario et dessins John Mueller
Emma-Jane Kirby, journaliste à la BBC, raconte l'histoire véridique d'un opticien de Lampedusa qui pêchait en mer quand des migrants ont chaviré. Une lecture choc qui nous fait entendre, voir, réfléchir. Un petit livre essentiel !
Danser - Astrid Eliard
Chine, Delphine et Stéphane ont la danse comme passion commune. Ils ne se connaissent pas encore mais vont être étroitement liés par l’exigence de l’Ecole de danse de l’Opéra. « C’est la scène qui les rend belles, d’une beauté éphémère, car en vrai elles sont toujours un peu… décevantes, comme ternies par le monde réel. » Astrid Eliard nous décrit le monde de la danse vu par des adolescents finalement comme les autres, préoccupés par les questions de leur âge, la sexualité, l’évolution de leur corps. Le roman est partagé entre les trois personnages qui nous livrent chacun leur vision du monde et leurs sensations. L’auteur a travaillé avec détails chaque personnalité et nous présente aussi un jeune homme dans une vocation que l’on pourrait croire plutôt féminine, qui rend son propos plus subversif. « Je sais pas qui a inventé les pointes, mais j’imagine un putain de fétichiste, un type qui devait penser que l’idéal féminin est concentré dans le pied. Pas dans les seins, les fesses, non, ça c’est pour les mecs qui y connaissent rien. »
Trois générations de femmes se succèdent, toutes nées de père inconnu. Sur fond d’ex-Tchécoslovaquie au sortir de la seconde guerre mondiale, pays meurtri par l’invasion nazie et piétiné par le régime communiste en cours, ces femmes affrontent les difficultés dues à leur sexe, puis à celles d’être mère célibataire ou bâtarde. Cela donne de fabuleux personnages féminins, femmes fortes, qui se serrent les coudes entre héritage, transmission et filiation. Les hommes sont comme bannis de ce roman, ils ont le rôle ingrat du mari ou du beau-père odieux et violent ou alors celui du lâche. Certains hommes trouvent-ils grâce aux yeux de Lenka Hornakova-Civade ? La fin du roman, plutôt positive, laisse penser que c’est possible et nous donne envie de relever le défi. Un léger hic : vous ne trouverez dans ce roman ni amour ni désir. Il semblerait que les femmes décident vers 16 ans de coucher avec un homme… et c’est tout... A part pour Magdalena, la première bâtarde de la série, l’autrice n’a pas jugé intéressant de parler des liens qui se font et se défont entre les sexes, et en même temps, cela laisse beaucoup de place à la réflexion (ce qui est plutôt audacieux pour un premier roman).
Une plongée dans la touffeur de Miami et la dureté de la pègre locale. On suit avec angoisse et intérêt l'enquête de William parti à la recherche de son frère Laurent. Une mise en page originale rend ce roman encore plus passionnant ! Anne-Charlotte
Au pied de la falaise - ByMöko
Des ados normaux, dans toute leur complexité ! En 29 portraits, l’autrice nous amène à cette période indispensable de la vie et nous accompagne dans l’effort qui consiste à grandir et à devenir adulte. Enfin, si vous en avez envie ! Claire Castillon décrit les ados avec tendresse et humour mais jette également les parents dans l’arène de la moquerie et de la dérision, ils le méritent bien ! Lecture coup de cœur pour ces nouvelles courtes, justes et sensibles, qui nous font rire par leur vérité exacerbée. Fiona
« Attention, le voyage entre les différentes salles dédiées à la beauté est rapide et il ne vous attendra pas. » Nicole et Brigitte nous accompagnent dans la visite d’un parcours étrange dans lequel les diktats de la beauté et la peur du vieillissement se côtoient. Le texte interroge la notion de bonheur, est-il plus facile à atteindre lorsque nous sommes beaux ? Nos deux acolytes répondent avec beaucoup d’ironie et de moqueries sur notre société. « Pour ceux qui n’ont pas fini toute leur beauté, vous avez le droit de l’emporter avec vous pour la terminer plus tard. » La pièce débute et se termine avec deux moments particuliers : la parole est donnée aux spectateurs. Il leur est demandé de répondre à une question anonymement sur un petit papier et à la fin du spectacle les comédiennes lisent les petites phrases écrites. Cela donne un joyeux instant de sincérité et c’est peut-être surtout à ce moment que la beauté prend tout son sens. Avec la deuxième pièce : La queue du Mickey, « j’apprends à rire de moi pour dédramatiser mon quotidien. » Après la recherche de la beauté, les auteurs nous montrent comment se débarrasser du malheur. Sous forme de réunion des malheureux anonymes, les personnages apprennent à relativiser avec des petits jeux drôles et mordants à prendre au second degré. Fiona
Un thriller choral où chaque personnage expose son point de vue : Emma, Jesper, Peter et Hanne les enquêteurs. On plonge avec frissons dans Stockholm, son atmosphère neigeuse et de plus en plus froide. Un excellent thriller qui vous surprendra ! Anne-Charlotte